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2 octobre 2008

NOS DOYENS

LE PATRIMOINE HUMAIN

Qu'est-ce que la vie ?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit.
C'est le souffle d'un bison en hiver.
C'est la petite ombre qui court dans l'herbe
et se perd au coucher du soleil.

Auteur inconnu

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Marguerite VERDEAU,

98 ans depuis Mai 2008, est la doyenne de Fouquebrune.

Née en Mai 1910 à Fouquebrune, elle habite chez sa fille et son gendre, dans leur ferme. A 5 ans elle reçoit l'extrême onction car elle avait été victime d'un gros coup de froid sous un arbre après avoir fait une course folle en revenant de la garde des vaches.

Comme d'autres, elle fût étonnée d'entendre les cloches de l'église sonner un très beau jour de 1918. Ele avait 8 ans et s'en sovient comme si était hier.

Ce début Septembre, elle a bien voulu affronter le soleil pour faire des photos dehors.

jcl

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Sur la canne la main n'a plus d'âge ou plutôt elle a l'âge du bois qu'elle serre.

Marguerite_VERDEAU__29_ IMG_0077

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La vie n'a pas d'âge

La vie n'a pas d'âge.
La vraie jeunesse ne s'use pas.
On a beau l'appeler souvenir,
On a beau dire qu'elle disparaît,
On a beau dire et vouloir dire que tout s'en va,
Tout ce qui est vrai reste là.
Q
uand la vérité est laide, c'est une bien fâcheuse histoire,
Quand la vérité est belle, rien ne ternit son miroir.
Les gens très âgés remontent en enfance
Et leur coeur bat
Là ou il n'y a pas d'autrefois.
J
acques Prévert

Marguerite_VERDEAU__2_

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ANNA AUPY

Née en 1910 à Busseroles en Dordogne, doyenne de Vouthon le 25 Août 2008 elle a 98 ans.

 

Issue d'une famille de cultivateurs, " un beau métier" dit-elle " où on vous prend la moitié de ce que l'on gagne!!".

"Si on élève trois poulets, on doit en redonner un et demi, c'est pas facile ça!" ironise t'elle.

"Dès que je rentrais de l'école à pied de Chez Levreau à Busserolles, où il fallait une demi-heure le matin et autant le soir, j'allais aider les parents à la ferme. Des fois le lendemain ils me disaient en patois, aujourd'hui tu vas garder les moutons, demain on verra, tu retourneras peut être à l'école si on a pas besoin de toi."

ayuei tu gardé lo oveillé, dema no veiran si tu torné à l'écola.

jcl

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Les vieux
Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux.
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends

Les vieux ne rêvent p!us, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus, leurs gestes ont trop de rides, leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore, bras dessus bras dessous, tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend
Jacques Brel - 1963

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On a si peu de temps

Il y a déjà longtemps  J'avais à peine dix ans  Et je courais tant

Pour arrêter le temps.

Il y a déjà longtemps, J'ai eu vingt ans,Et je pensais pourtant

Qu'il ferait toujours beau temps.

Il n'y a pas si longtemps Que j'ai eu mes trente ans,

Et je me disais en ce temps

Que je mourrai dans pas longtemps.

Et quand j'ai eu quarante ans, Je les ai chantés en dansant,

Je les ai dansés en buvant,

Je les ai bus en pleurant, Je les ai pleurés en pensant

Que bientôt j'aurai cinquante ans.

Et puis j'ai eu cinquante ans Et en regardant jouer mes enfants,

Je me disais que peut-être en partant Je n'aurais pas soixante ans.

Mais un jour j'ai eu soixante ans Sans avoir vu passer le temps,

Et je me suis dit que peut-être j'aurai encore le temps

De connaître mes petits-enfants

Et d'avoir soixante-dix ans. Et maintenant j'ai soixante-dix ans,

Et je me dis souvent

Que de dix en dix ans, Je suis mort bien souvent, Et je me dis souvent

Que je mourrai je ne sais pas quand, Mais que je mourrai en pensant

Qu'on a si peu de temps.

 

Auteur : HAJ NASSAR Tarik

 

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ELIE CHAMOULEAUD

Né à La Plaine de Bussière-Badil le 12 Septembre 1911, Doyen d'Ecuras, il habite avec sa nièce aux Defaix. Il a 97 ans ce 28 Août 2008.

Ancien maçon et employé à la Fonderie de Ruelle, il s'est marié à Catherine à l'âge de 21ans pour 73 ans de vie commune.

Catherine s'en est allé à 93 ans, courbée, à toujours gratter la terre, et consciente jusqu'au dernier souffle.

jcl

 

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Vivre pour mourir...

Faut arrêter d'fuir
D'avoir peur d'mourir
Croire qu'on est rendu au bout
Comme au fond d'un trou

Ca fait pitié d'voir
Ceux qui sont sûrs de croire
Que pour eux c'est la fin
Alors qu'ils ont encore demain

Faut peut-être pas avoir peur de crever
Mais faut pas faire exprès d'tomber
Profiter de pouvoir vivre
Et ce, jusqu'à en mourir

Arrêter de suivre la cadence
D'un mort en sursis
Après tout, c'est pas d'la démence
Que de vouloir vivre sa vie...

Auteur inconnu

P1010231

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ALBERT AUPY

Né en Mai 1911, il est le doyen de Montbron, ce 30 Août 2008, ses 97 ans dynamiques et très promeneurs.

Cheminot, il a parcouru un bon bout de France, pour terminer Chef de Gare adjoint à Angoulême...il y a quelques années.

jcl

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Ses 18 ans rayonnants photographiés au creux de la main, il arbore une belle stature, fait ses courses et sa cuisine, lit toujours les belles lettres qu'il se procure chez le libraire.

Il raconte sa vie précisemment, sans effort de mémoire.     jcl

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ALBERT JOSSELIN

Né le 2 Avril 1910, à Soudau en Loire-Atlantique, d'un père cantonie et d'une mère décédée quand il avait 15 ans, il a aujourd'hui 98 ans, il est le doyen de Rouzede ce mois de Septembre 2008.

A 8 ans, sa mère l'appelle de toute force pour qu'il rentre les vaches  alors qu'il pense que les cloches sonnent  pour un enterrement. C'est l'armistice de 1918.

Cultivateur, il arrive à Rouzède avec 4 vaches et 2 chevaux, mais sait déjà mener de 4 à 6 chevaux en ligne pour labourer.

Son père, mort en 1963 à l'âge de 88 ans, n'a pas pu lui acheter la bicyclette qu'il voulait, alors il s'est mis à vendre des peaux de taupes pour faire des manteaux, à 5 francs la pièce. Sous à sous, il a réussi à avoir son vélo pour 480 francs.

Tous les jours, Tanguy son arrière petit-fils lui rend visite, sans faillir.

jcl

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Ce que je suis

Jadis, la brise sur mon visage,

reflétait mes vingt ans,

Des années après, chacun de ses passages,

Frôle mon corps, marqué par le temps.

Un bref regard en arrière,

Et voilà que je retrouve,

Les joies de ma vie et ses barrières,

Que mon coeur délicatementcouve.

Le temps a filé entre mes doigts,

En vain, j'ai essayé de le rattrapper.

La jeunesse m'a repris ses droits,

Je ne peux que l'accepter, et m'incliner.

Une larme à l'oeil, je comprends,

Qu'à travers le déclin de mon corps,

C'est l'humilité que j'apprends,

Afin de rencontrer sereinement la mort.

C'est après une existence bien remplie,

Que j'appose sur le Grand Livre de La Vie

Mon parcours, chargé de passions,

Mais aussi de raisons,

De souffrances, mais aussi d'espérances,

Ainsi que tous les sentiments,

Qui m'ont envahi jusqu'à présent,

Et qui font ce que je suis actuellement.

 

Florence Saillen, 31 12 2003

 

 

 

 

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Marie-Louise FAUVAUD

Née le 3 Mars 1905 elle a 103 ans et elle est la doyenne de Saint Adjutory.

Elle vit avec son fils en face de sa maison de naissance, à l'Epardelière où elle fut cultivatrice. Son mari décédé à l'âge de 89 ans, l'a laissé à la tête de 5 générations de sa famille directe.

A 81 ans, victime d'un accident cardiaque, le médecin ne lui donnait que 2 ou 3 ans à vivre...il y a 22 ans.    

jcl

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Commentaires
O
Et bravo Monsieur Laforge pour ces photos magnifiques
Répondre
O
Mais ils sont pleins de bon sens et de patience. Résignés et tellement captivants dans leurs récits. Respectons-les et faisons tous ensemble que leur vie soit douce jusqu'à leur dernier souffle.
Répondre
M
Jeune on ne voit pas l'intérêt de passer du temps avec les anciens, plus âgé on regrette de ne pas avoir pris ce temps. Riche est celui qui peut profiter de la présence de ses anciens . Bel hommage à nos anciens , félicitations
Répondre
A
Merveilleuses photos. Merci à toi J.Chistophe . Peut-être avons nous un lien de parenté avec Anna et Albert Aupy?<br /> <br /> Colette Aupy
Répondre
D
Un bel hommage plein de tendresse et d'émotion pour ces doyens !! Respect pour vous, et pour eux ! les textes sont superbes .... touchants ... Les photos pleines de vie .... .Une belle manière de prolonger la vie de nos anciens ! Un grand merci de ce partage !
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